Les pollens prolifèrent à nouveau. Et certaines personnes souffrent de différents symptômes : maux de tête, éternuements et nez qui coule. Comment attrape-t-on le rhume des foins ? Quels sont les traitements ? Comment le prévenir ? Neuf questions, neuf réponses.
Qu’est-ce que le rhume des foins ?
L’allergie au pollen (ou rhume des foins) est causée par une surréaction de votre organisme. Votre système immunitaire réagit à des substances inoffensives comme le pollen des graminées, arbres, herbacées et mauvaises herbes répandu par le vent. Ce qui entraîne un trop-plein d’histamine provoquant les symptômes typiques du rhume des foins : éternuements, toux, démangeaisons, yeux larmoyants…
Quels sont les symptômes et les particularités du rhume des foins ?
Les symptômes les plus fréquents sont : nez qui coule ou nez bouché, éternuements, yeux irrités ou larmoyants, toux irritante et oppression. D’autres peuvent également survenir : maux de tête, fatigue, maux de gorge et éventuellement une inflammation de la gorge et des sinus.
Qui est touché par le rhume des foins ?
Environ 10 à 20 pour cent de la population, soit quelque 3 millions de Belges, souffriraient du rhume des foins à des degrés divers. Les femmes sont plus touchées par le rhume des foins que les hommes. Une différence qui reste inexpliquée jusqu’à présent. En outre, elles présentent des symptômes plus intenses et prolongés.
À quelle saison peut-on attraper le rhume des foins ?
Les symptômes apparaissent surtout à la période de floraison des graminées, plantes et arbres. Étant donné que les arbres fleurissent plus tôt dans l’année que les graminées, les personnes allergiques au pollen d’arbres souffrent déjà de symptômes en février et mars. Les personnes allergiques au pollen de graminées sont touchées plus tard, en mai et juin. Si vous êtes allergique au pollen des herbacées ou des mauvaises herbes, vous en serez affecté de mai à novembre.
Le rhume des foins est-il héréditaire ?
La prédisposition à l’allergie au pollen est en partie génétique. Si un de vos parents est allergique, vous courez 20 % de risques de développer une allergie. Si vos deux parents sont allergiques, les risques grimpent à 75 %.
Le rhume des foins est-il contagieux ?
Non, vous ne pouvez attraper le rhume des foins d’autres personnes ou d’animaux. Par conséquent, inutile de garder vos distances vis-à-vis des personnes allergiques au pollen.
Comment diagnostique-t-on un rhume des foins ?
Le médecin généraliste ou le spécialiste pose le diagnostic de rhume des foins sur la base des symptômes et d’un test cutané ou d’une prise de sang. Un test cutané permet de savoir à quels pollens vous êtes sensible. Des gouttes de pollen de différents types (par exemple, bouleau, herbe…) sont appliquées sur votre peau. Si elle devient rouge après une vingtaine de minutes, que vous présentez des démangeaisons et des gonflements, le pollen causant votre allergie est identifié. Un test sanguin permet de détecter la présence d’anticorps produits par l’organisme en réaction à certaines substances allergènes.
Quels sont les remèdes contre le rhume des foins ?
Un rhume des foins ne peut se guérir, mais il est possible d’atténuer les symptômes grâce à des comprimés, sprays nasaux ou gouttes oculaires. Certains s’obtiennent sur ordonnance, d’autres sont en vente libre en pharmacie. Il faut y recourir chaque année pendant la saison des pollens, et généralement, tous les jours.
Les remèdes les plus utilisés sont les suivants :
Antihistaminiques
Ils se déclinent en comprimés ou sprays nasaux qui contrecarrent les effets de l’histamine. L’histamine est la molécule responsable des symptômes apparaissant en cas d’allergie. Les antihistaminiques bloquent les récepteurs des cellules qui stockent l’histamine. Un spray nasal agit plus rapidement qu’un comprimé, mais vous devez l’utiliser plusieurs fois par jour. En revanche, vous ne devez prendre qu’un comprimé par jour.
Cromones
Il s’agit de gouttes oculaires et de sprays nasaux à base d’acide cromoglicique. Ils forment une couche de protection autour des cellules qui réagissent au pollen. Les gouttes oculaires agissent après quelques jours tandis qu’il faut patienter une semaine pour voir les effets du spray nasal. Les sprays nasaux sont surtout utilisés pour prévenir les symptômes du rhume des foins, et non lorsque les symptômes sont déjà présents.
Corticostéroïdes
Les sprays nasaux à base de corticostéroïdes ont une action anti-inflammatoire et diminuent donc les effets de l’hypersensibilité au pollen. Ils sont efficaces en cas de symptômes oculaires et nasaux et sont moins coûteux que les antihistaminiques.
Avec des ingrédients naturels
Vous trouverez également en (para)pharmacie des sprays nasaux à base d’ingrédients naturels, le plus souvent avec une solution saline.
Immunothérapie
Ce traitement s’attaque à la cause du rhume des foins : il rend le système immunitaire moins sensible au pollen. Vous recevez un médicament de désensibilisation, qui contient une faible dose du produit allergène. La dose est ensuite progressivement augmentée pour parvenir à diminuer l’intensité de votre réaction. Le traitement est administré par injection dans le bras ou sous forme de gouttes ou de comprimés à placer sous la langue. Cette thérapie présente plusieurs inconvénients : sa durée (de trois à cinq ans), son prix et son efficacité qui n’est pas garantie.
Comment éviter le rhume des foins ?
Il est quasiment impossible d’empêcher que le pollen n’atteigne vos muqueuses. Mais vous pouvez prendre plusieurs mesures pour limiter au maximum les désagréments :
- Laissez les portes et les fenêtres (surtout celles de la chambre à coucher) fermées autant que possible, surtout en fin d’après-midi, lorsque les concentrations de pollen sont les plus élevées. Aérez votre logement de préférence le matin ou la nuit, quand il y a moins de pollens dans l’air, ou après une averse. Vous pouvez également installer des filtres à pollen sur votre moustiquaire.
- Évitez des arbres comme les bouleaux, les aulnes et les noisetiers dans votre jardin.
- Protégez vos yeux en portant des lunettes (de soleil).
- Dans la voiture, n’ouvrez pas les vitres et n’activez pas la ventilation extérieure. Installez éventuellement un filtre à pollen.
- Avant de réserver vos vacances ou de choisir éventuellement votre lieu de résidence, sachez qu’à la mer et dans les montagnes (altitude supérieure à 1 500 m), il y a beaucoup moins de pollens dans l’air. Les pollens sont plus nombreux à la campagne et dans les bois qu’en ville. La concentration de pollens est la plus élevée le matin à la campagne et généralement le soir en ville.